Trois jours en Camargue : des paysages inhabituels, très sauvages, parfois moins (la traversée de la zone industrielle de Fos-sur-Mer).
L'équipe se donne rendez-vous le lundi soir chez Guillaume. En attendant Élodie, Guillaume nous montre des courts-métrages... étonnants. Lundi départ de Mérindol (84). La journée commence bien : par une petite route on rejoint Salon-de-Provence, où on mange dans un parc.
Après ça va se gâter : on rejoint Miramas par une route assez importante. Souvent il y a une bande assez large pour que les vélos y roulent en sécurité... mais pas toujours. On roule sur l'ancienne route pour Istres. Ancienne route, mais très fréquentée, et étroite.
En repartant d'Istres, on se fait aborder par Matteo, en vélo-sacoches lui aussi. Il est parti de Vérone et va à Barcelone puis Lisbonne. Il cherche à traverser la Camargue mais ne sait pas par où passer. Il restera avec nous jusqu'au lendemain. Avec lui on révise l'anglais et l'italien.
Le défi c'est de quitter Istres et d'aller au bac de Barcarin, sans prendre (trop) de routes nationales, où la circulation est effrayante. On fait quelques kilomètres sur la nationale, puis on cherche à couper à travers la garrigue et les dépôts chimiques.
Le paysage est assez inhabituel pour nous. On demande notre chemin à plusieurs personnes, on tombe sur des cyclistes qui ont monté une association pour demander des voies vertes. Bon courage ! Bien sûr la piste n'est pas du tout roulable, on doit pousser les vélos à la main. Le pire est à venir. On retombe sur une énorme 2x2 voies, avec un giratoire géant à franchir. On se regroupe tous les cinq, et on agite tous le bras gauche, ça passe.
Pour quitter cet enfer, on a repéré un canal avec une piste qui nous amène au départ du bac. On n'avait pas imaginé qu 'on allait rouler 7 km sur une piste en galets. De temps en temps on pousse les vélos pour les ménager, mais on craint d'arriver trop tard au bac. Bilan : une crevaison, plusieurs vis perdues, mal aux bras.
La traversée du Grand Rhône par le bac de Barcarin est magique. Bar aux Salins-de-Giraud, puis recherche d'un coin de camping sauvage à la tombée de la nuit. Les tentes sont montées juste à la nuit noire. Les moustiques se régalent.

Réveil idyllique. On repart vers Salins-de-Giraud pour se ravitailler en nourriture et remplir les bidons. Ah ! Encore une ville où il n'y a pas d'eau disponible pour le passant ! Le buraliste nous offre l'accès à son robinet personnel.
On repart vers la piste de Beauduc. Elle est défoncée, caillouteuse. On ne peut rouler que sur une bande de quelques centimètres de large... et encore. Mais le paysage est superbe. On passe à travers les étangs et les flamands roses. Magique. L'arrivée sur la plage elle-même est aussi fantastique. On y mange (longuement), on s'y fait un café, Mattéo nous quitte, on se promet de se revoir, en tous cas il nous conseillera pour le projet de cet été.
On repart pour 17 km de plage, pour rejoindre les Saintes-Maries-de-la-Mer. Au début ça roule pas si mal dans les traces de voitures, mais rapidement il faut se rabattre sur le sable mouillé au bord de l'eau. Et les traces de sabots dans le sable d'un groupe de chevaux qu'on croise finissent par ruiner notre avancée.
Retour à la dure réalité du tourisme de masse aux Saintes-Maries-de-la-Mer : voitures, camping-cars, du monde partout... Comme on a tout bu, il faut remplir bidons et poches à eau pour le bivouac qui vient. Une dame de l'office du tourisme : "non il n'y a pas de fontaine, oui il y a un robinet, non je n'ai pas le droit de vous dire où il est..." Elle finira pour nous le dire... en chuchotant pour que personne d'autre ne l'entende. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette région !
Bref, on se sauve d'autant plus vite qu'on s'est fait massacrer le porte-monnaie au bar. Passage du bac du Sauvage, sur le Petit Rhône. Et comme d'habitude, c'est quand on commence à s'inquiéter de ne pas trouver d'endroit pour bivouaquer que l'on trouve le paradis. Le paradis, c'est aussi pour les moustiques qui se régalent !
Petit matin gris. Mais la journée sera agréable. Au moment de partir on se met à discuter avec un habitant colombophile. Il nous fait rentrer chez lui et nous montre son élevage et ses pensionnaires. On y reste plus d'une demie-heure. Direction Saint-Gilles. On y va par une petite route sans aucune voiture (mais avec un gros détour). Pareil pour Arles, où la piste cyclable permet de rentrer au centre-ville de façon insolite.
Comme la météo annonce des grosses pluies pour la nuit qui vient et le lendemain, on décide d'abandonner le quatrième jour dans les Alpilles, et de rentrer le plus vite à Mérindol. Les filles dépassent pour la première fois les 100 km dans la journée. Dommage pour les Alpilles, mais ce sera l'occasion de revenir.
Belle région, tout à fait adaptée pour le vélo sous toutes ses formes... mais où RIEN n'est prévu pour lui.


