28 octobre 2016

2016 automne : Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire et Ardèche

Et voilà le retour du traditionnel petit tour d'automne. Cette fois c'est en solo, par mauvais temps, hébergement en forêt dans le hamac, sous une bâche en plastique, et... un peu trop de kilomètres : c'est la première fois que je partais pédaler dans cette région, j'ai dû être un peu trop gourmand. Soit la température était clémente mais il pleuvait, soit il faisait beau, mais glacial. Mais cela en valait la peine...

Partir de Grenoble en train est pratique. Un peu plus de 4 heures après, on se retrouve avec son vélo à Clermont-Ferrand. Un bug informatique me prive d'une soirée agréable chez un hôte warmshowers. Ce sera donc un hôtel "low cost". Faut vraiment que le temps soit pourri pour y passer une soirée seul.




Pour des raisons financières et pratiques - je voulais tester la formule hamac + bâche par mauvais temps froid -, je n'ai prévu ni gîte ni hôtel à partir du 1er jour de pédalage. Réveil matinal, car l'étape sera - beaucoup - trop longue. Clermont-Ferrand ne se laisse pas visiter dans le petit matin noir un jour de semaine fin octobre. Le temps d'un café et d'un maxi pain au chocolat, il faut monter vers les volcans. Le gps a tracé un itinéraire direct dans la pente. Ça réveille. Le plafond bas des nuages, les averses fréquentes et les bancs de brouillard ne parviennent pas à gâcher les paysages. J'ai même cru un moment que j'avais fait de belles photos. Mais le miracle n'a pas eu lieu, :-). 
Direction plein sud, pour atteindre le Puy Mary, Cantal, avant la fin de la journée. Je traverse des plateaux à toujours plus de 1000 mètres, entrecoupés de vallons qu'il faut descendre et... remonter. Évidemment le soir je ne parviendrai qu'au pied du col de Serre, ce qui n'est déjà pas si mal. Je trouve un agréable coin dans une forêt de hêtres pour tendre les ficelles et le hamac. Très bonne nuit. Le bruit de la bâche en plastique qui claque au vent éloigne les sangliers.

C'est tout ce qu'on verra du sommet du Puy-de-Dôme




mur de brouillard

lac Pavin

Lugarde



installation pour la nuit







Départ en fin de nuit pour rouler le plus de kilomètres. Je prends le temps de monter au pas de Peyrol. On entraperçoit parfois le paysage dans une déchirure entre les nuages, c'est très beau, mais la réalité c'est que je n'ai rien vu. Il va falloir revenir ! Ensuite plein Est pendant 2 jours, pratiquement en ligne droite par de petites routes rurales : je dois être à Valence demain soir pour reprendre le train. Je fais les courses à la première occasion, les villages avec une supérette ne sont pas si nombreux. Quant à la 3G pour donner des nouvelles, c'est dans mes rêves. Je traverse des endroits surprenants et magnifiques (Lavoûte-Chilhac), la plupart du temps je fais de nombreux kilomètres en apercevant une ferme au loin de temps en temps. En fin d'après-midi, quand est venu le temps de chercher un lieu de bivouac, je gaspille des kilomètres sur de toutes petites routes, pour éviter un court tronçon de N102, où mon espérance de vie aurait été très réduite. Le soir tombe vite, surtout quand le brouillard limite la visibilité à quelques mètres. Je trouve un endroit qui ne me plaît qu'à moitié. Au moment d'installer le hamac sous la bâche, quand il fait nuit noire, je m'aperçois que le diamètre des troncs de ces gros arbres mange toute la longueur des sangles : ce soir je dors par terre. Je bricole un abri pour que le duvet ne touche pas la bâche, sinon condensation et duvet trempé, et finalement je ne dors pas si mal.




en arrivant à Murat

Murat
 
approvisionnement en eau

La Voûte Chilhac



Dans ces conditions de confort, on saute l'étape "toilette". Le lendemain matin, deux kilomètres suffisent pour trouver plusieurs endroits qui auraient été idéaux pour accrocher le hamac et assurer une nuit confortable... La journée est une succession de descentes et montées. Plusieurs voies vertes très bien réalisées ont permis d'éviter tout trafic. Je me suis rechargé en calories dans une boulangerie des faubourgs d'Yssingeaux à coups de hamburgers à la raclette, absolument fabuleux quand il fait 5°C ! Vers 16h j'arrive à Lalouvesc, Ardèche. Là je me crois arrivé, pensant qu'il ne reste plus que de la descente vers la vallée du Rhône. Erreur. Finalement j'arrive sur la Via Rhôna, serein parce que je sais déjà que j'arriverai à Valence largement avant le dernier train. 
C'est l'étape la plus longue que j'ai faite en vélo-sacoches : 165 km, 2000m D+, seulement 12 heures.

des kilomètres seul sur l'ancienne nationale

vallée de la Loire, Lavoûte-sur-Loire

la Loire

voie verte

"Douce France..." Voie verte, toujours

les hauts plateaux de la Haute-Loire


vallée du Rhône

Tournon-sur-Rhône


Valence

394 km en 3 jours, un des plus beaux petits tours.