27 avril 2017

2017 : Mont Aigoual, Causses, Aubrac, Cantal, Margeride, Haute-Loire, Haute-Ardèche

Deux jours de repos et de préparation et c'est reparti. En solo cette fois. L'idée était de bivouaquer le plus souvent possible. La météo aura été contrariante : beau mais trop froid, températures négatives en altitude la nuit, puis pluie et froid, et neige à la fin. Et j'étais parti sans tente, juste le hamac et le sac de bivouac. D'où recours à l'accueil toujours aussi exceptionnel des membres du réseau warmshowers et à l'hébergement payant. Un tour magnifique, des régions de France désertes, de belles rencontres tout au long du parcours, dans la journée et aux étapes.


Jeudi : départ de Orange. J'ai bien failli louper le train. La vallée du Rhône aujourd'hui, c'est la Sibérie. Le Mistral glacé occupe tout l'espace de rues des villages, et la campagne est bruyante à cause des arbres secoués. J'ai traversé le Gard dans le sens Est - Ouest, direction Anduze. Je croyais que ce serait moyen, mais non, par les petites routes le trajet est agréable. Nuit dans le hamac en forêt quelques km avant Anduze. Le froid me réveille pour mettre le matelas gonflable au fond du hamac. Le matelas mousse ne suffisait pas 😟.

le trajet effectué en 8 jours

Parfois je me demande pourquoi j'ai des idées aussi débiles, alors que je pourrais encore être au chaud dans mon lit...






Vendredi : c'est journée "montée" dans les Cévennes aujourd'hui. Parti de 130 m d'altitude, petit passage à 1460 et nuit à 1100. Comme la nuit dernière a vraiment été froide, j''ai été faible : je n'ai pas voulu jouer aux commandos, je n'étais pas motivé pour me geler à cette altitude. J'ai profité du wifi dans un bar de St-Jean-du-Gard pour trouver une auberge pas chère sous le Mont Aigoual.
Sinon belle journée, excepté les 25 premiers km de route à camions. Après le paradis. Un désert incroyable.
2 km avant le Mont Aigoual, un gars me rattrape sur un vélo léger. On papote, il me dit qu'il est inscrit à la Transcontinental. Il me raconte les tours incroyables qu'il fait. Ce sont moins les performances qui m'impressionnent que cette capacité à dormir absolument n'importe où même quand il fait froid avec le quart des affaires que moi je transporte.

Enfin les Cévennes !



Mais non maman ! ils exagèrent toujours !




Mont Aigoual. Le second vélo est celui de Maxime, concurrent à la TCR.


Samedi : la journée commence bien. Ce n'est pas tous les jours qu'on petit-déjeune à la terrine de cerf. Du coup départ plutôt tardif. C'est journée "causses". Les causses c'est à peu près plat. Sauf quand on passe de l'un à l'autre. Là on descend de 300 ou 400 m et il faut remonter. Heureusement j'avais choisi de toutes petites routes. Une voiture tous les 1/4 d'heure. Je me suis retrouvé à Séverac-le-Château assez en avance. Courses wifi bar eau dans le cimetière.  Je n'ai pas mis longtemps à trouver un coin pour le bivouac. Il faut dire que la densité de population par ici doit être faible. Pas d'arbres pour le hamac, ce sera sac de bivouac. Je croise pas mal de monde depuis 3 jours : beaucoup partent aussi sans tente et dorment à l'arrache. Je me sens moins seul...


Causse Noir


Le Rozier : jonction des gorges de la Jonte et de celles du Tarn


remontée sur le causse de Sauveterre






Dimanche : je me suis levé de mon petit coin de paradis sans avoir eu froid pendant la nuit. J'ai eu du mal à m'endormir, peut-être à cause du magnifique ciel étoilé... et des étoiles filantes.
Je traverse quelques coins de campagne invraisemblablement perdus, et j'arrive à St-Geniez-d'Olt. Courses, bar. Il y a déjà un autre cyclo, avec du gros matos. Il s'appelle Xavier, et c'est son voyage préparatoire : dans 3 semaines il s'envole en Alaska, pour faire le Nord de l'Alaska jusqu'à Ushuaïa. En 2 ans ! Il a dormi à quelques kilomètres de mon "campement", à la belle étoile lui aussi.
Comme on va presque au même endroit et qu'il connaît bien la région, on décide de monter sur le plateau de l'Aubrac par son itinéraire à lui. Bien m'en a pris. D'abord c'est plus facile et plus agréable de monter à deux. Et c'était une route tranquille sans trop de difficulté, sauf la longueur.
Arrivé là-haut, c'est époustouflant. Un peu froid aussi. Nos routes se séparent à ce moment. Sur la place de Laguiole, j'attends mon hôte Warmshowers. Et le résultat des élections.


Saint-Geniez-d'Olt

(début de la) montée sur le plateau de l'Aubrac

la sacoche de guidon de xavier

Repas à Prades-d'Aubrac

monter toujours


plateau de l'Aubrac



Aubrac

Laguiole (prononcer "Laïole")



Lundi 24 avril : trop bien dormi à Laguiole chez un hôte Warmshowers.
Sauf les 12 premiers km sur une petite grosse route, jusqu'à Lacalm (prononcez "Lacan"), tout le trajet s'est fait sur de minuscules routes de campagne. Le plus sublime a été un col dans les contreforts du Plomb du Cantal.
À Murat je vérifie mes mails. Une réponse positive tardive à une demande d'hébergement vient juste d'arriver. Et c'est à... Murat ! Ça tombe bien la pluie est annoncée en milieu de nuit.


un des lacs de barrage dans les gorges de la Truyère



repas à Cézens



Murat




Mardi : météo triste, pluvieuse, froide...
La cape de pluie ne va pas faire des miracles très longtemps. Cela dit elle aura fait un bon job toute la journée. La pluie tombe très oblique et il fait glacial. Le passage par Saint-Flour est oubliable. J'y fait les courses dans la supérette la plus chère de France, je crois. Vers 13h je m'arrête dans un village, parce qu'il y a un bar. Très rural. Les gens sont sympas. Deux cafés allongés. Ça permet de rester plus longtemps au chaud. L'eau qui goutte des gants fait une flaque par terre. On me promet de la neige sur la route. Il n'y en aura pas, mais il s'en est fallu de peu. Il fait si froid que je saute l'étape "repas de midi". Pour les paysages c'est dommage. C'est le cœur de la Margeride, ça a l'air sublime.
J'ai dû mettre la musique dans la montée : Muse, Anakronic Orchestra, de la techno... écouté bien fort, on se sent invincible. Je sais, c'est interdit d'écouter de la musique à vélo, et c'est pas bien de faire ce qui est interdit ...
Donc journée "pampa" sous la pluie glacée avec du vent.
Hébergement en gîte "chemin de Saint-Jacques de Compostelle" à Saint-Privat-d'Allier, avec les odeurs de chaussettes qui vont bien. Les miennes ne devaient pas être les moins pires.

Murat sous la pluie




Margeride

Monistrol-d'Allier

Saint-Privat-d'Allier




Mercredi : direction plein Est dans une des régions les plus désertes de France. Pas une épicerie, même la plus modeste, aujourd'hui. Juste un café ouvert au lac d'Issarlès, désert. Soleil à midi, neige dès que j'ai atteint le plateau de l'Ardèche.
Et accueil Warmshowers trop sympa, dans une maison chaleureuse perdue dans la montagne, pleine d'animaux. Dehors il fait 1º.


gorges de l'Allier


Lac du Bouchet, bouché !

Coudet, gorges de la Loire. Un peu de soleil, pas longtemps, pas beaucoup


lac d'Issarlès

Le Béage

Les Highlands en Écosse ? Non non, l'Ardèche !





Jeudi : Dernier jour, seulement de la descente. Itinéraire connu, vallée de l'Eyrieux, Via Rhôna contre le mistral glacé sous un ciel bas et gris... mais les 6 premiers km sublimes.


La chaleureuse maison où j'ai dormi au chaud, accueilli comme un prince.




gorges de l'Eyrieux

Rhône