27 août 2017

2017 Cornouailles #2 : Bretagne

Le pont sur l'estuaire de la Loire franchi, c'est la Bretagne. On ne verra pas l'océan tout de suite, la faute à ces ponts routiers situés à l'intérieur des terres, qu'il nous faut bien utiliser. Le temps est... breton, où il ne pleut pas sur tout le monde. On ne comptera pas les repas pris à la va-vite dans les abribus où autres abris sommaires. Les premiers reliefs apparaissent. 
 

Jour 10
Il faudra attendre quelques kilomètres avant de profiter de notre premier paysage typiquement breton : des voiliers, un port, une rivière... la pluie, qui ne dure pas. On est obligé de viser Vannes pour trouver des plaquettes de frein pour ma partenaire. Dure après-midi à pédaler à côté d'une voie rapide bien chargée, sous le soleil, pour atteindre une zone commerciale. Le GPS est d'une précieuse aide. Le patron du magasin n'a pas le temps de faire le changement, mais il accepte gentiment de me prêter les outils. 
Il est temps de chercher un bivouac le long du golfe du Morbihan, mais le temps se (re)met subitement à la pluie. Les paysages bretons, sous le crachins, ne manquent pas de charme, il faut le dire.



golfe du Morbihan




Jour 11
Sous une pluie diluvienne nous rejoignons Port-Navalo pour traverser jusqu'à Locmariaquer. Aucun smartphone n'est tombé à l'eau cette fois. Une toute petite éclaircie nous permet de faire sécher suffisamment la tente. Visite d'un petit champ de menhirs. On est tout près de Carnac, mais on évite l'attraction touristique principale. Nuit en forêt.


Port-Navalo










Jour 12
Sous le soleil, on traverse le pont sur la rivière d'Etel. Bien sûr on roule sur les trottoirs. Les conducteurs bretons sont assez respectueux des cyclistes, mais il y a trop de camions. Une grosse partie de la journée est consacrée à la traversée des banlieues de Lorient. L'après-midi, pour la première fois, la mer se montre comme on la désire en Bretagne : soleil, vagues, rochers, petites criques. Et piste cyclable le long de la route touristique !


Un robinet, et c'est la lessive.







Jour 13
Moëlan-sur-Mer, Pont-Aven. Premier magnet. On roule sans voir la mer parce que les ponts qui permettent de traverser les rivières sont parfois assez loin à l'intérieur des terres. Le temps est maussade. A Concarneau le vent est violent. Vers la Forêt-Fouesnant, une côte mythique, courte mais violente. La route a été aménagée pour faire ralentir les voitures. Elle a été rendue tellement étroite qu'une voiture ne peut-pas doubler un vélo. C'est là que je me fais toucher par... une auto-école qui force le passage. On aurait bien évité ce traquenard, mais l'itinéraire cyclable balisé passait par là. On rêve !
Des pluies torrentielles nous forcent à l'arrêt dans un abribus dans une zone pavillonnaire. On sait que l'amélioration viendra en début de soirée. La porte de la maison d'en face s'ouvre et un monsieur nous apporte 2 cafés bien chauds. Bon, nous on aurait bien aimé qu'il nous invite aussi à dormir dans son salon, ou même dans son garage, mais c'était déjà tellement gentil. 
On envisage même de dormir sous le pont de Cornouaille, mais c'est bruyant, et exposé aux regards. Plus loin, un énorme pigeonnier est aménagé en curiosité touristique. Il y a une structure métallique qui permet de monter au sommet, et surtout un toit. On laisse les vélos en bas, on monte toutes les sacoches, et on s'accapare le monument pour la nuit. Royal. Et au sec !

Une juxtaposition inquiétante.

clocher en granit, ciel gris et far : la Bretagne.

Concarneau

nuit au sommet d'un pigeonnier


Jour 14
Pluie le matin, chagrin. On roule jusqu'à Pont-l'Abbé où on fait connaissance d'un couple franco-américain qui s'installe juste dans la ville. On les retrouvera demain à Quimper. Le temps s'améliore au Guilvinec, où on mange abrité du vent sur une jetée. L'ambiance est... marine : mouettes et goélands, bateaux de pêche, marée, vagues. Juste ce pour quoi on est venu. L'ambiance autour du phare d'Eckmühl et de Saint-Guénolé est magique. On fait un petit crochet par la pointe de la Torche, pour l'ambiance : surf, kite, moniteurs blonds décolorés, combinaisons néoprène et sourire de rigueur... Demain c'est repos. Et pluie. On est hébergé chez une amie.

Pont-l'Abbé

Le Guilvinec

Le Guilvinec

les rochers de Saint-Guénolé





Jour 16
Le soleil est revenu, nous on doit reprendre la route. On vise les alentours du Menez Hom. Pas le point le plus élevé de la Bretagne, mais une vue sur la baie de Douarnenez et la presqu'île de Crozon à couper le souffle. On traverse la Bretagne agricole par de toutes petites routes. En fin d'après-midi on arrive au sommet du Menez Hom. De nouveau nuit dans un champ.





Jour 17
Longue longue journée. On se dit qu'on va dépasser Brest, peut-être même aller à la pointe de Saint-Matthieu. On sait que la météo tourne à la grosse pluie la nuit suivante et le lendemain. J'envoie quelques demandes d'hébergement au réseau warmshowers, la seule réponse positive sera pour la nuit d'après.
On ne se pensait pas aussi éloignés de Brest. Joli picnic au bord d'une rivière à marée basse. La traversée de Brest se fait au GPS, qui ne nous dit pas de grosse sottise, mais suivre des pistes cyclables dans des banlieues commerciales c'est un peu frustrant comme vacances, même si on sait qu'on pédale dans la bonne direction. Nous on veut voir l'océan ! En fin d'après-midi, l'évidence s'impose : on ne campera pas au bord de la mer. La recherche d'un champ est un peu plus longue que d'habitude.



rade de Brest

Brest




Jour 18
Nous avons rendez-vous ce soir chez un hôte warmshowers. On sait déjà qu'on va arriver rincés trempés après une journée de pédalage dans la campagne bretonne. On veut passer l'aber Benoît et l'aber Wrac'h. Malgré la pluie, ces lieux sont magiques. Sur une intuition on rejoint le littoral, à Lilia. Et là le paysage est fabuleux. C'est le phare de la Vierge. On nous dira plus tard que c'est là qu'autrefois auraient sévi les naufrageurs, qui accrochaient des lumières aux cornes des vaches pour faire s'échouer les bateaux sur les nombreux rochers.
L'accueil de nos hôtes warmshowers est tout simplement fabuleux.



Aber Wrac'h

phare de la Vierge



Jour 19
18 km ! C'est la longueur de cette étape. Une superbe étape pleine d'eau turquoise, de plages au sable blanc au milieu des rochers de granit. Et de belles rencontres, telle ce monsieur qui nous entretient plus d'une heure de l'histoire de ces quelques kilomètres carrés. Allongé dans l'herbe je prends le temps de préparer la suite du voyage, en prévoyant le ferry, l'hébergement car les prévisions météo sont évidemment mauvaises pour les trois prochains jours... L'étape est courte aussi car on a décidé que ce soir on bivouaquerait coûte que coûte au bord de l'océan. Aussi quand on trouve le spot idéal, un peu plus tôt que prévu, on s'arrête.



Oui oui, c'est bien là qu'on a campé.



Jours 20 et 21
On rejoint Roscoff par une vélo-route qui n'a d'autre intérêt que d'éviter les grands axes. C'est dommage de pédaler si près de la côte et de ne voir que des champs de maïs. On joue avec les averses. C'est le jour où on a mis et enlevé les capes de pluie le plus grand nombre de fois. On arrive à Roscoff et on va... à l'hôtel. Le jour d'après, bien pluvieux comme prévu, est consacré aux courses pour la suite et à l'achat du billet du ferry pour Plymouth.
C'est aussi le dernier jour où on pédale à deux. La suite se fera en solo.