Vélo le long de la Baltique, et au Danemark.
23 juillet
Hier soir, pendant qu'on errait dans le bâtiment pour
retarder le plus possible le moment d'aller monter la tente dans la
tempête gelée, Mélanie apprend de façon inopinée d'un agent de sécurité
qu'il y a un bus qui part tous les jours du Cap Nord à 1h du matin pour
Rovaniemi, exactement où je veux aller. Enfin une information que Google
n'avait pas 😄. C'est ce même agent qui vient me chercher vers 23h
quand le bus arrive, et qui me met en contact avec le chauffeur.
Ainsi je m'épargne les 130 km, sous la pluie, que je viens de
faire dans l'autre sens, et 10 jours dans la Laponie finlandaise. Je
vais me retrouver d'un coup de baguette magique sur le cercle polaire,
où il fait moins froid en ce moment.
Peu de cyclistes rentrent en pédalant. Le retour se fait aussi à partir de Honningsvåg par le
Hurtigruten, ou par le bus de Alta, puis l'avion.
24 juillet : Rovaniemi
Pour me remettre d'une nuit à attendre le car, et d'une
journée à ne pas pouvoir y dormir je reste un jour pour me reposer à
Rovaniemi.
Comme chacun le sait, surtout les enfants, Rovaniemi c'est la
ville officielle du Père Noël. Le Père Noël, on le trouve dans une zone
au nord de la ville, que j'ai traversée en car. C'est une succession de
parcs d'attractions, avec des enseignes lumineuses, des parking géants,
une sorte de Las Vegas du Père Noël, forcément en moins bien. Si vous
voulez qu'un enfant ne croie plus au Père Noël, c'est ici qu'il faut
l'emmener.
La ville elle-même est comme la majorité des villes
scandinaves. Pour un français habitué au centre-villes médiévaux, le
choc est rude. Aucun bâtiment ne semble avoir été construit avant 1960.
Au centre-ville, très peu de référence au Père Noël. Deux ou trois
boutiques de souvenirs et c'est tout.
L'arrivée en Finlande c'est aussi le retour en zone euro, la
fin des prix délirants (même s'ils restent assez chers), c'est aussi le
retour des supermarchés qui vendent des produits variés, qui ont du
goût.
Rovaniemi |
25 juillet, Tornio
Départ de Rovaniemi assez tôt ce matin, parce que j'ai une
longue étape jusqu'à Tornio ce soir. Ce n'est pas très intelligent de
faire une aussi longue distance aujourd'hui, dans l'état de fatigue dans
lequel je suis, mais je suis accueilli chez un hôte warmshowers, c'est à
120 km de Rovaniemi. Heureusement, la Finlande c'est plat. Et en plus
la pluie est annoncée pour au moins un jour et demi, à partir de la fin
d'après-midi. J'apprécie ces routes tranquilles dans la forêt, où on
peut voir des rennes (ce seront les derniers, parce que plus au sud il
n'y en a plus) mais au bout d'un moment je ressens le besoin d'écouter
des podcasts et de la musique.
Joonas habite un petit coin de paradis au bord d'une rivière.
Tout de suite il me propose de rester deux nuits. Au début j'hésite,
mais je ne trouve aucune bonne raison à me faire du mal sous la pluie
demain. Ce sera donc - à nouveau 😃 - rest day.
27 juillet
Les paysages ne sont pas foufous aujourd'hui. J'étais habitué à faire 20 ou 30 photos par jour, ici je me force à en prendre deux ou trois. Pour autant la journée n'est pas désagréable. J'avance tranquillement, malgré le vent de face, sur des bonnes pistes cyclables, ou sur des pistes non goudronnées à travers la forêt. Au moment de chercher un lieu de bivouac, apparaît sur ma carte le petit symbole "abri". Je m'y rends par des pistes, en me trompant une ou deux fois, et j'arrive au bord de la mer, dans un endroit merveilleux. C'est battu par le vent, mais je vais pouvoir dormir à l'intérieur de la cabane, et qui dit vent dit "pas de moustiques".
mer Baltique |
28 juillet, Oulu
Peu de photos, peu d'occasion d'en faire. Une journée pourtant bien agréable. J'ai réussi à rouler quelques kilomètres sur une 2x2 voies. C'était manifestement prévu ainsi. Pour la première fois j'ai vu un élan, de loin. On m'avait prévenu que si le renne est craintif, il ne faut pas aller chercher un élan sur son territoire, sous peine de se faire charger par un animal grand comme un cheval. Et ce soir accueil dans une adorable famille finnoise, où j'ai eu de nombreux conseils pour la suite du trajet.
femelle élan |
29 juillet, Raahe
Oulu, ça pourrait être l'autre capitale du vélo. Les pistes cyclables sont exemplaires. C'est déjà officiellement la capitale du vélo l'hiver, et en Finlande ça veut dire quelque chose. Les pistes cyclables sont déneigées avant les routes. Celle que j'ai empruntée pour sortir de la ville avait 40 km de longueur. Après ça, les paysages n'ont pas été très variés, comme d'habitude. J'ai voulu faire un peu plus de kilomètres aujourd'hui, pour en faire moins demain, car c'est une journée pluvieuse en perspective. J'ai trouvé un petit coin pas mal, j'avais visé une cabane sur la carte. Mais le coup des cabanes, ce n'est pas très intéressant, parce qu'il y a tellement de moustiques qu'il vaut mieux dormir sous la tente, on y est bien mieux protégé.
Oulu |
On ne la voit pas, mais la raffinerie n'est pas si loin... et bruyante |
29 juillet, Himanka
Pliage express de la tente sous la pluie, ce matin. Je ne réussirai pas à la faire sécher de la journée. Direction sud, avec des détours importants pour éviter la route principale. Heureusement qu'il y a des podcasts à écouter, sinon les journée seraient interminables. Et comme d'habitude, j'ai trouvé une petite cabane sur une application, assez difficile d'accès, mais un endroit assez chouette pour camper.
31 juillet, Nykarleby
Là, on peut dire que j'ai bien dormi, sans bruit d'une raffinerie ou d'une éolienne à côté toute la nuit. Encore
une centaine de kilomètres aujourd'hui. Dans les bois, dimanche oblige,
je vois plein de gens qui ramassent des myrtilles, je suppose. Ils sont
tous protégés contre les moustiques, avec des chapeaux moustiquaires,
et parfois même des moustiquaires qui les couvrent de la tête aux pieds.
Heureusement, en vélo, on n'est pas du tout affecté par les moustiques.
C'est à peu près là que j'ai passé le 5000ème kilomètre, de
pédalage. Avec les trains, ferrys et le bus, ça fait beaucoup plus. À
Kokkola, j'ai résisté à la tentation : j'ai laissé passer la dernière
chance de pouvoir joindre Turku en train.Après Kokkola, je
suis passé par la route dite des "7 ponts". Tout le monde m'en avait
vanté la beauté. Mais après être passé par la Norvège, il va falloir
quelques temps avant que je sois impressionné par d'autres paysages. Je suis dans une zone bilingue, suédois et finnois. Les panneaux sont dans les deux langues. Le Suédois est la deuxième langue officielle de la Finlande. La
culture suédoise est très présente sur la côte Est de la mer Baltique.
Les gens ici se définissent comme finnois ou suédois, même si tout
le monde a la nationalité finlandaise.
Peut-être être à cause
de la météo ensoleillée, j'ai le sentiment d'être assez au Sud. Mais on y
regardant de plus près, je suis à une latitude qui est plus au nord que
celle de Trondheim.
À Jakobstad, je trouve un joli quartier de grosses maisons en bois.
1er août, Vaasa
Ce matin, Marcus m'a accompagné sur mon chemin pendant une trentaine de kilomètres. Tout ce temps passé à bavarder...🙂. Marcus va un peu vite, il n'a pas de bagages, je me cale sur son allure, mais le reste de la journée je m'en ressentirai. Après... c'est toujours un peu la même chose, les paysages se ressemblent, même si tout le monde vous dit que vous passez sur une route exceptionnelle. En fin d'après-midi j'arrive à Vaasa, où je suis hébergé par une famille absolument adorable, dans une vieille et magnifique maison collective en bois.
4 août, Pyhäranta
5 août, Turku
On ne dira pas grand-chose du trajet, principalement sur des routes principales (pour réduire la distance, essayer de pédaler moins de 100 km 🙄), du bruit assourdissant des voitures, de la pluie. Mais l'accueil warmshowers est (comme d'habitude) exceptionnel. Je visite Turku, qui est assez jolie et vivante, on mange dans festival de street food végétarien, et on boit des bières locales excellentes.
8 août, Stockholm
À Copenhague, je visite un peu, surtout le quartier de Nyhavn. C'est beau, mais vraiment touristique. C'est une ville très animée, et vraiment la capitale du vélo. Il y des parkings à vélo partout, devant la moindre supérette au moins 20 ou 30 vélos. Et bien sûr beaucoup de cyclistes. Je suis allé visiter le musée viking à Roskilde. Les Danois n'étaient pas vikings, mais pour s'en défendre ils avaient fait des barrages dans leur fjord sableux, avec ce qu'ils avaient sous la main,... dont des vieux drakkars échoués là. C'est ainsi qu'on en a retrouvé beaucoup au même endroit.