4 août 2010

été 2010 #5 : Quercy, Tarn

Montauban, ses bâtiments en briques rouges, sa place Nationale. « On ne devrait jamais quitter Montauban ! » Sur la place Nationale, justement, c'est jour de marché, alors les courses sont vites faites. Et le repas est bon !
Pour quitter la ville, on se trompe, la traversée des lotissements vers 13 heures n'est pas enthousiasmante. On finit par se retrouver sur une « vélo-route ». C'est une route ordinaire avec des petits panneaux « vélo-route » ! Quel intérêt ? La chaleur est écrasante, la chasse aux points d'eau est ouverte, pas toujours facile. Dans les villages, on demande aux adolescents désœuvrés qui traînent sur les places. Jusqu'à Montricoux, la campagne est rongée par les lotissements que nous traversons les uns après les autres pendant des kilomètres.

Les gorges de l'Aveyron se traversent facilement : la route est construite sur une ancienne voie de chemin de fer. Le magnifique village de Saint-Antonin-Noble-Val marque la fin des gorges. Pause café-boissons-courses : ce soir c'est camping sauvage. Quelques kilomètres plus loin, une intuition nous fait quitter le goudron pour un petit chemin en terre. Bonne pioche : c'est le coin de paradis, complètement dissimulé. Il était temps : 107 km sous la canicule.

Septième jour : réveil champêtre toujours à la même heure, 7 heures. La petite route campagnarde se transforme en montée impitoyable. Le Quercy et le Tarn, c'est comme ça : c'est pas haut, mais ça monte, ça descend, ça monte, ça descend...
Depuis le col de la Liberté, on se laisse longuement descendre vers Cordes-sur-Ciel, village-musée magnifique, avec la fréquentation touristique et les boutiques de savon qui vont avec. Encore une fois on profite de pouvoir laisser les vélos au plus près de l'entrée, pendant que les files de voitures s'allongent sur les routes qui mènent au village.

Une dizaine de kilomètres après Cordes, les filles veulent manger au bord de l'eau. Elles avisent un plan d'eau sur la carte qui n'est pas vraiment sur notre route. Ça nous vaut un bon détour et un bon dénivelé sous le soleil vertical, avec la faim au ventre, mais ce que fille veut Dieu le peut ! Nous mangeons perdus au milieu des barbecues dominicaux familiaux. Dans cette région, pas de dimanche, même au bord d'un lac, sans foie gras. Et ça se voit sur le tour de taille de ces messieurs.

Redémarrage torride dans les vallonnements du département du Tarn. Direction Réquista, puis les gorges du Tarn. Sur les conseils d'un jeune couple rencontré à Tanus dans un concours de boules (encore l'effet « troisième roue »), on choisit de se diriger plutôt vers le méandre d'Ambialet. La descente est longue pour arriver à la rivière. Les freins commencent à donner des signes de faiblesse inquiétants.

Les bords du Tarn sont magnifiques éclairés par le soleil couchant. Camping à la ferme, accueil chaleureux, mais pas les douches : on ne connaissait pas le coup du jeton pour l'eau chaude. On fait toujours de l'effet avec nos sacoches, mais cette fois la mamie du camping ne nous a pas cru quand on lui a dit d'où on arrivait. Du coup elle n'a pas cru bon nous demander où on allait.
94 km de chaleur

Huitième jour : pliage des tentes mouillées, comme chaque fois qu'on dort à côté d'une rivière. La première partie de l'étape est sur une ancienne voie ferrée, qui longe le Tarn. Calme, ombre, silence... Quelques tunnels rompent la tranquillité. Il faut sortir à chaque fois les gilets fluo et la frontale. Pause-bar à Brousse-le-Château. Aux alentours, on croise pas mal de cyclo-campeurs. On remonte la vallée de la Dourdou, beaucoup moins encaissée, jusqu'à Saint-Affrique. La ville serait jolie, mais il y plane une impression de misère. On y achète les cartes pour la suite du trajet. La chaleur nous assomme. De Saint-Affrique, le plateau du Larzac se dessine au loin. On repart pour s'en approcher le plus possible, voire pour y monter. Un orage de fin de journée nous arrête juste à son pied, à Fondamente. Et Marielle n'aime pas, mais pas du tout, les orages. Le camping municipal est colonisé par des pêcheurs de Montauban, très accueillants, adeptes de la pétanque et des discussions sur la préparation du cassoulet. On ne penserait pas que ce soit possible, mais on peut se disputer à propos de la préparation du cassoulet ! Pour nous c'est Tipiak-lentilles, mélangé, plus diverses autres nourritures de campeur.
Encore 90 km.