17 août 2016

2016 Rhône - Rhin - Danube #2 : Valais, Stelvio

Jour 11
Régine doit partir travailler. Elle prend le train à Martigny. Me voilà seul pour de nombreux jours. Eh bien non ! Quelques heures après, je rencontre Maxime, jeune cycliste belge. On s'entend bien, on va pédaler tant que nos itinéraires le permettent. Maxime est parti de Nice avec son lourd vélo, il va à Vienne en passant par tous les cols les plus hauts. Il s'est servi du site dangerous roads pour déterminer son chemin. Il me raconte l'incompréhension de sa famille devant son projet. Parce que je l'ai rencontré au moins 2 semaines après son départ et sa traversée de toutes les Alpes françaises, je n'ai jamais douté qu'il parvienne au terme de son aventure.

Bref, on remonte le Valais tranquillement, par la vélo-route 1. Avec Maxime on a fait les courses à Visp. Le petit village typique que j'ai connu dans les années 80 a été remplacé par des immeubles neufs en verre et béton. Ça se la pète un peu "Chamonix du Valais" (Visp est le point de passage obligé pour se rendre à Zermatt). En demandant à des gens, à peu près 10km après Visp, on a trouvé un endroit idyllique avec petit cours d'eau plein de truites. Du coup j'ai pu laver ce qui puait le plus. J'ai quand même eu du mal à choisir, je n'avais rien lavé depuis le début.
Repas du soir : graine de couscous baignée dans la conserve de ratatouille Migros (équivalent de Carrefour). C'est pas si mauvais quand on a pédalé toute la journée. C'est pas si bon non plus 😃)


gare de Martigny

Valais




Jour 12
On part à 8h. En fait on était quasiment à Brigg, mais on ne le savait pas. On passe devant l'entrée du tunnel ferroviaire du Simplon. C'est étrange d'imaginer qu'en une petite demi-heure de train, on pourrait se retrouver sur les rives du lac Majeur en Italie.
Après Brigg ça monte tout de suite raide. En plus c'est dimanche, et manifestement le dimanche toute la Suisse a envie de monter le Furkapass en voiture... ou en camping car. On ne trouve pas de Migros ou de Coop ouverte, on est obligé de se rabattre sur une station service. Il y avait tout ce dont on avait besoin pour manger, mais "Swiss Superior Price". C'était à Fiesch.
Juste après on a voulu quitter la route cantonale pour l'itinéraire vélo 1, ça nous a fait passer sur une passerelle vertigineuse au-dessus du Rhône, qui bougeait dans tous les sens. Certains touristes étaient en détresse au milieu, et quand ils ont dû croiser 2 gros vélos pleins de sacoches, ça n'a pas arrangé leur situation 😃.
Repas à Münster, au milieu des chalets suisses typiques. Et pour fêter mon 1000e km, je décide d'en rester là pour aujourd'hui, à 13h30. Je laisse Maxime continuer et je vais au camping d'Ulrichen... Ulrichen où je suis passé sans m'arrêter il y a 2 ans en enchaînant Grimselpass et Nufenenpass. 












Jour 13
Là je sais que ça va être une grosse journée. La route monte tout de suite vers Gletsch, bifurcation entre Grimsellpass et Furkapass. Les alpages sont striés (défigurés ?) par ces routes qui montent en zigzag.
Pas pu voir de près le glacier qui donne naissance au Rhône, parce qu'il fallait payer !!! Du coup je mange et je file vers Andermatt, ou je pourrais m'arrêter si je trouve un bon plan... Mais la chaleur et tourisme agressif me font fuir. Je pars dans la montée de l'Oberalppass, en espérant trouver un endroit de bivouac dans la montée. Évidemment aucun lieu discret. À 16h je me retrouve au col Oberalppass, "seulement" 2000m. Au 2e village dans la descente, Selva, je prends avec le vélo et la remorque un petit sentier qui monte et je trouve un endroit assez chouette.

Dans la même journée, j'aurai vu les sources du Rhône et du Rhin (enfin, un des deux, le Rhin Antérieur). C'était la petite leçon de géographie 😊.

au fond, les lacets de la route du Grimsellpass


glacier du Rhône



glacier du Rhône


en face, Grimsellpass et massif de la Jungfrau



montée vers Oberalppass

Andermatt

les trains de hobbits






Jour 14
C'était ma première nuit de l'année seul en camping sauvage. L'endroit où j'ai dormi était vraiment tranquille. La route descend la vallée, la longue vallée. À Tujetsch le village a installé de nombreux grands panneaux pour vanter que le nouveau tunnel ferroviaire passe pile poil à la verticale quelques centaines de mètres au-dessous (??). À Ilanz, je quitte la route cantonale qui devient franchement inamicale, pour prendre la route vélo 2. C'était une bonne intuition. Paysages superbes jusqu'à Bonaduz. Bon, là il faut que je décide si je passe par Chur (Coire) pour du wifi. Ça me fait faire un grand détour par des fonds de vallée urbanisés. Je laisse tomber. Direction Thusis, où il fait chaud, mais chaud. J'y patouille un peu pour trouver du wifi et surtout de l'eau. Heureusement il y a les magasins Coop pour la wifi.
Je repars pour Tiefencastel, dans la canicule. Le premier tunnel est interdit aux vélos, pour les autres il n'y a pas d'échappatoire. Moments inoubliables ! Le niveau sonore est invraisemblable.
Et à Surava je trouve le petit coin superbe, au bord du torrent, du coup c'est encore un jour de lessive.


Rhin "Antérieur"



Rhin


Lui c'est le Rhin "Postérieur"






Jour 15
Ce matin, catastrophe : où est ma veste noire, irremplaçable (la chaude et coupe-vent) 😲? Je me refais le film de la journée d'hier, et je tente le coup. Je la retrouve au bord de la route. 18km dont 4 tunnels pour rien. Et dire que je m'étais levé tôt pour arriver en Italie ce soir !
Davos c'est... une espèce de ville pour riches à la montagne. Du béton partout. Il y a une grande Coop, heureusement pour moi, mais c'est quand même plus cher que ailleurs en Suisse, où c'est plus cher déjà que partout ailleurs dans le monde 😭. Je profite, comme d'habitude, de son wifi. Je repars après manger
pour franchir le Flüelapass. Aïe ! J'avais pas regardé l'altitude, et je suis parti sans eau, parce qu'il y a des fontaines faciles à trouver partout en Suisse... sauf à Davos. C'est pas le col le plus difficile que j'ai passé, mais j'ai été surpris ! Et il est très passant. De plus mauvais choix : il y avait une alternative par l'Albulapss, beaucoup plus sauvage.
En redescendant, j'ai enfin vu une belle vallée, pas défigurée par des lignes THT ou des autoroutes. Juste magnifique. Avec des glaciers tout autour. Le Briançonnais en plus grand et plus sauvage. Si si !
En arrivant à Zernez, je suis passé voir les prix du camping. Bonne surprise. 




Davos - no comment




camping de Zernez, au bord de l'Inn


 Jour 16.
Aïe, réveil sous la pluie. Comme il ne fait que tomber 3 gouttes au début, je me dépêche de tout plier. Je m'arrête quand même au bar du camping pour un café, histoire de regarder la météo, qui n'est pas si catastrophique. Je suis quand même parti sans déjeuner et sans faire de courses. J'ai juste un paquet de biscuits, mais les bons, ceux au citron qu'on ne trouve que dans les magasins Coop, pas chez Migros 😃!).
Régine m'avait laissé sa cape de pluie, c'est génial. en plus fabriquée à Grenoble ! Je suis monté au Fuornpass, parfois sous une averse intense, et je n'étais pas mouillé. Heureusement, le soleil est revenu juste avant de passer le col. J'en ai profité pour faire sécher la tente... et le reste.
Prato allo Stelvio : je vais au camping, j'ai besoin de laisser la remorque demain. 3*** avec piscine. Abordable. Je me réjouissais d'arriver en Italie, sauf que c'est la partie de l'Italie où on parle Allemand. Les gens à qui j'ai parlé en italien ne comprenaient pas (ou faisaient semblant).
Je n'ai pas eu le temps de profiter de la piscine : d'abord le repas de midi (à 15h30), puis les prévisions météo pour demain, commencer à penser à l'itinéraire de après-demain (parce que évidemment ça ne va pas être celui que j'avais prévu, bien trop long).










Jour 17
Levé 3h30, départ 4h. Tout ça pour éviter les orages qui vont durer jusqu'à ce soir.  Altitude de départ 900m, arrivée 2750m. 24km de montée avec des portions à 14%. 48 épingles à cheveux. 5h de pédalage. Les paysages sont juste magnifiques. Je n'ai même pas mis la musique pour m'aider.
Descente par la Suisse, via un col à 2500m. Et je suis retombé sur les 25 derniers km de l'étape de hier. En Suisse, à quelques centaines de mètres de la frontière, j'ai trouvé un mécanicien qui m'a réparé mon frein arrière qui ne freinait presque plus, pour 14 CHF.

Je quitte donc pour quelques semaines le pays des trains de hobbits partout, des cars jaunes qui n'oublient aucun village, et des routes parfaites, sur une bonne impression.










Voilà, ça c'est fait !