Jour 18
Avant de quitter le camping, j'ai papoté un petit moment avec le papa
de la famille de Einsiedeln (2 parents et 4 enfants) qui vont en vélo en
Croatie. Einsiedeln, c'est là où on a dormi dans le monastère le 1er
jour de mauvais temps.
Ensuite il a bien fallu partir, pour
passer un col à 1500m. Seule route, une nationale complètement
encombrée. Bonne nouvelle : il y a une superbe piste cyclable. Mauvaise
nouvelle, elle a été tracée tout droit dans la pente ! J'ai failli dire des gros mots très vulgaires. Je n'étais pas le seul.
J'ai mangé juste avant la pluie, après la frontière autrichienne.
Après j'ai perdu le balisage de la vélo-route à Nauders, je me suis retrouvé dans
une descente impressionnante sous des trombes d'eau, sauf dans les
tunnels),
avec plein de voitures, mais toutes ont fait attention. Heureusement le
gps m'a retrouvé l'itinéraire juste avant que ça devienne interdit aux
vélos. En fait l'itinéraire pour les vélos passait par une autre vallée.
Courses pour 2 jours parce qu'en Autriche, le samedi après-midi, tout est déjà fermé.
Courses pour 2 jours parce qu'en Autriche, le samedi après-midi, tout est déjà fermé.
J'ai dû faire un peu de violation de propriété privée pour trouver un
endroit de bivouac, alors j'ai monté la tente (qui est déjà mouillée)
quand la nuit était tombée. Les taons ont cessé de m'agresser aussitôt que je me suis lavé.
Burgusio |
Lago della Muta / Haidersee |
Inn |
Jour 19
Beau temps quand je me réveille ! Je continue sur la "radroute" 31
pour éviter la grosse route du Fernpass. Mal m'en a pris. J'ai dû
pousser le vélo des kilomètres tellement c'était raide. Des fois mes pieds
n'accrochaient plus le sol et le vélo reculait avec moi, les deux roues
bloquées. Maintenant je me fie au gps que j'ai réglé pour qu'il ne me
fasse plus rouler sur des chemins de terre. La plupart du temps on peut
éviter de rouler sur cette grosse route B179, heureusement car la circulation y est terrible.
À 10h30, séchage de la tente (et du reste) parce que je vais plein Nord et que le Nord est barré de gros nuages orageux.
Après je me laisse descendre dans cette vallée. Une fois je commence à
monter un raidillon d'enfer (plus rien ne m'étonne dans ces
vélo-routes). Un gars en vtt m'appelle de toutes ses forces d'en bas
pour me montrer le bon chemin. Chic type ! Je vois un panneau
"Augsbourg" pour vélos. Pourquoi pas ? C'est -presque- sur ma route.
Je finis par passer la frontière allemande en début d'après-midi. La
première ville est très belle, Füssen. Il y a des pistes cyclables
partout, même sorti de la ville. Le gps a calculé une série de petites
routes à travers l'Allemagne du Sud rurale, c'est magnifique. Dès que je
suis sorti de Füssen, je me rends compte qu'il n'y a plus que de vagues
collines devant moi : je suis sorti des Alpes !
Ce que je n'apprendrai que quelques jours plus tard, c'est que le joli château que je vois au loin et qui ressemble à celui de Louis II de Bavière... c'était le château de Louis II de Bavière. J'aurais bien fait quelques kilomètres de plus pour le voir au moins d'en bas.
J'enchaîne les
petites routes magnifiques. À Burggen, je remplis mes poches à eau à la
fontaine du cimetière. Une mamie joviale veut tout savoir de mon périple. Malheureusement elle ne parle que Allemand. Elle arrête les quelques
personnes qui passent, personne ne parle anglais ! Quant à l'italien, on oublie. Je lui montre les cartes où j'ai passé l'itinéraire au fluo, quelques photos sur le téléphone, elle est ravie.
Quelques km plus loin, je m'enfonce dans les champs, je roule dans
l'herbe et je trouve l'endroit idéal: une grange ouverte. Il y a même
le dessert fourni : des framboises ! Pas de tente ce soir ! Je ne sais pas comment va
tourner la météo, au Nord c'est propre, mais sur les Alpes dont je viens
30 km au Sud, ça bourgeonne bien noir.
montée du Fernpass |
montée du Fernpass |
montée du Fernpass |
le Lech |
Füssen |
Füssen |
Bavière |
Jour 20
Bien à l'abri dans ma grange, j'ai entendu avec jubilation pleuvoir presque toute la
nuit. Au réveil il fait tout gris. Après 5km, une énorme
averse me contraint à m'abriter dans un abribus. Ça passe vite. Les 10
premiers km sont jolis, mais après c'est morne plaine. Droit vers le
Nord, un village tous les 4-5 km, les plus chanceux -mais ils sont peu
nombreux- ont une boulangerie. Du coup je me retrouve dans une ville de
la banlieue d'Augsbourg, après plus de 60km, à 11h et demi. Heureusement je trouve une boulangerie + café, ça permet de laisser passer une nouvelle averse.
Ensuite 10km de boulevard tout droit pour rejoindre le centre-ville de
Augsbourg. Ces villes, même jolies, ce n'est pas vraiment pratique pour
le voyageur à vélo solitaire. Mais le kebab à 6€, c'est cool.
Je
demande au gps (c'est devenu mon nouvel ami, il ne lui manque que la
parole !) de me trouver la route qui va bien vers le Danube. 48km. Ça
fera beaucoup pour une journée, mais il n'est même pas 13h30... et les
banlieues des villes allemandes manquent d'attraits !
Pas grand chose à dire des paysages tout l'après-midi. J'écoute Ibrahim Maalouf. Au moment où j'arrive sur le pont du Danube, ce dont je rêve depuis des années, je suis en plein dans le morceau"Beirut". Ça me donne des frissons. Après c'est la recherche d'un supermarché pour les courses, c'est pas si facile ici, j'ai toujours pas compris où les trouver du 1er coup. Ce soir c'est camping, j'ai fait trop de km (125). À Dillingen, il n'y en a qu'un, avec une toute petite zone pour les cyclistes. C'est un peu le chaos, mais c'est pas cher et les bières (oui, LES bières) sont délicieuses.
Pas grand chose à dire des paysages tout l'après-midi. J'écoute Ibrahim Maalouf. Au moment où j'arrive sur le pont du Danube, ce dont je rêve depuis des années, je suis en plein dans le morceau"Beirut". Ça me donne des frissons. Après c'est la recherche d'un supermarché pour les courses, c'est pas si facile ici, j'ai toujours pas compris où les trouver du 1er coup. Ce soir c'est camping, j'ai fait trop de km (125). À Dillingen, il n'y en a qu'un, avec une toute petite zone pour les cyclistes. C'est un peu le chaos, mais c'est pas cher et les bières (oui, LES bières) sont délicieuses.
Augsburg |
Où est Charlie ? |
Jour 21
L'Euro-véloroute 6 (celle qui prétend aller de St-Nazaire à la mer
Noire) est décevante en partant de Dillingen vers la source du Danube.
En 50km jusqu'à Ulm, j'ai pédalé au plus 3km le long du fleuve. Le reste
à travers la campagne allemande, les lotissements, la forêt, la plupart
du temps sur des routes pas goudronnées. La loose ! C'est aussi mal
fait qu'en France. Je mange dans le centre de Ulm, avec les orages qui
tournent autour. Mais ce n'est pas facile de faire du tourisme seul avec ce gros vélo. Déjà qu'on n'aime pas le laisser pour faire juste les courses !
Après Ulm, l'EV6 nous fait traverser des zones industrielles, c'est
passionnant. Ça dure des kilomètres. Je ne verrai le Danube que rarement, il est
déjà devenu moins gros (puisque je vais à sa source), mais la campagne
n'est pas si moche. 16h, eau dans un cimetière, courses. Ensuite je n'ai
pas été bon, j'ai mis une heure et demie pour trouver un coin de bivouac qui
me convienne... C'est quand même la fête des moustiques, des vrais monstres agressifs.
L'orage tournait autour, au moment où j'ai fermé le zip de la tente, la grosse averse m'est tombée dessus.
Dillingen |
le Danube |
Ulm |
Jour 22
Bonne nuit réparatrice. L'orage n'a pas été trop fort. Réveil avec
mes amis les moustiques, qui devaient m'attendre dehors. Du coup le petit
déjeuner est vite expédié. Je reprends la route en suivant mécaniquement les
panneaux. C'est assez joli, c'est la campagne, je ne rencontre
absolument personne. À Riedlingen, café géant. + viennoiserie géante,
3€. Sauf que la pluie recommence à tomber.
Après une bonne heure de pédalage sous
la pluie, petite éclaircie dont je profite pour la seconde période de
séchage de la tente. Si ça ne marche pas, ce soir c'est abribus. Il se remet à pleuvoir après une vingtaine de minutes. La situation s'améliore mais tout le matériel reste moite...
Encore une petite heure sous la pluie, j'arrive au soleil à
Sigmaringen. Il y a un château juste impressionnant et magnifique.
Camping, j'ai envie de me poser. On m'a dit que le temps allait
s'améliorer à partir de demain. Je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est
tellement bon à entendre...
Auparavant je passe à un magasin de vélo pour vérifier la pression des pneus. Oups... je n'avais même plus la moitié de ce qui est nécessaire.
Auparavant je passe à un magasin de vélo pour vérifier la pression des pneus. Oups... je n'avais même plus la moitié de ce qui est nécessaire.
au loin, Sigmaringen |
Sigmaringen |
Jour 23
Jour de repos : avec Jean-Pierre, personnage atypique rencontré sur la route, on est allé visiter le
château Hohenzollern. C'est d'un luxe tapageur et ostentatoire. C'était
fait pour impressionner les visiteurs de la famille. Être riche -et
surtout le rester- c'est tout un savoir-faire.
Après retour
camping goûter, on s'ouvre avec nos nouveaux voisins espagnols très
sympas une bouteille de vin bizarre offerte par le marchand de vélos à
Jean-Pierre en remerciement de ses achats.
Jour 24
Départ à... 10h ! Même pas honte. Le Danube fait des méandres dans
des gorges, qui ressemblent un peu aux basses gorges du Tarn entre Mende
et Albi. C'est sauvage, silencieux et très beau. Je
rencontre pas mal de gens en galère, avec des vélos mal ou pas
préparés, dont un couple français qui m'indique une aire de camping "Natür". Je la trouve et c'est super. Perdu dans la nature, buvette ouverte jusqu'à 20h. Je serai jusque assez tard le seul campeur.
Il est quand même 10h quand je pars. 25 km et j'arrive à
Donauschingen, source du Danube. En fait source tout à fait symbolique
qui ne correspond à aucune réalité géographique. En attendant que le
magasin de souvenirs ouvre (il me faut mon magnet !),
je fais les courses pour 2 jours. Je me fais aborder par un couple de
hollandais que je croise pour la 3e fois depuis le camping de Dillingen.
Ils sont vraiment sympas.
à suivre dans l'article suivant...