25 août 2018

2018 été #4 : Corse et retour

La traversée de la corse est marquée par les belles rencontres, les paysages de rêve. Par ses conducteurs irresponsables aussi. Quelques jours de vacances en famille au bord de la mer seront les bienvenus. Puis retour par les routes connues de Haute-Provence.
 
 
 
 
Jour 36. On se lève assez tôt pour précéder la forte circulation de cette unique route qui relie Bonifacio à Ajaccio. À Sartène, c'est l'affolement touristique, surtout pour accéder au supermarché où les voitures qui veulent sortir du parking bloquent celles qui veulent y rentrer qui finissent par bloquer toute la ville. On prend un deuxième petit déjeuner avec Rehda, avant que nos routes se séparent. Direction la montagne pour moi. La montée vers Aullène est longue, mais vraiment facile, sans voitures, avec des fontaines partout. Après Aullène, vers 19 heures, les clôtures réapparaissent. Les cochons sauvages sont dans et hors des enclos. Ça ne facilite pas la recherche du bivouac. Faute de mieux, alors que le soleil a disparu depuis un bon moment déjà, à quelques kilomètres du col de la Vaccia, je m'engage sur une piste en terre. Mais toutes les pistes en terre mènent à des habitations occupées. Je vois une voiture, j'appelle les gens pour leur demander si je peux dormir devant leur portail (une intuition me dit que la violation de propriété privée n'est pas une bonne idée en Corse). Pas de problème. "Vous viendrez bien prendre une bière", puis comme on bavarde de plus en plus on finit au saucisson, pâté de sanglier et grillades. Fromages et vin corses. C'est Jean-Philippe et son garçon de 16 ans, Marc-André, qui sont venus "démaquiser" la cabane familiale. Du coup coucher minuit.




Sartène, second petit déjeuner


montée vers Aullène






Jour 37

Trois cols au programme, pas si difficiles. C'est l'itinéraire exact, dans le sens inverse, qu'on avait emprunté lors du tout premier voyage à vélo en 2009, avec la dream team. L'étape est un peu longue, surtout vers la fin sur la route nationale entre Vivario et Corte, mais tellement belle. Nuit au camping habituel, avec plein d'autocollants d'individus cagoulés tenant une arme à feu, sur la vitre de la réception, et où l'accueil est pour le moins inégal.



col de la Vaccia


montée vers le col de la Sorbe

col de la Sorbe




Jour 38

Je dois rejoindre la banlieue de Bastia pour retrouver une amie qui a déménagé sur l'île. Je prends au plus court, par la route nationale, pour échapper aux orages de l'après-midi. Le style de conduite local, à l'égard des cyclistes, relève moins de l'indifférence dangereuse que de la véritable tentative de meurtre. Le lendemain, un cyclo rencontré à Bastia me donnera la solution : un parasol attaché en travers du porte-bagages. Essayer de faire tomber les cyclistes c'est cool, mais pas si on risque de rayer sa carrosserie. Gros orage juste après l'arrivée. Pas de photos, juste occupé à rester vivant.





Jour 39

Une vingtaine de kilomètres seulement jusqu'à Bastia. Cette fois je trouve un itinéraire qui évite la 2x2 voies. Je passe tranquillement la journée à attendre le ferry du soir pour Toulon. Un peu avant embarquer, je rencontre une toute jeune cyclote suisse qui prend le même bateau. Elle avait fait sa provisions de bière pour se prémunir de la déprime qui devait marquer la fin de son voyage. Prendre le bateau à deux, c'est mieux. On peut choisir une bonne place, si on la quitte l'autre reste pour la garder.


Bastia

Bastia

... juste au moment où le bateau quittait le port.



Jour 40

Arrivée au petit matin, soleil levant sur les îles du... Levant. 40 kilomètres de pistes cyclables pour rejoindre la famille et passer 3 jours avec eux.





Jour 43

C'est reparti, plein Nord. Par chance je trouve un itinéraire qui emprunte de toutes petites routes peu fréquentées, dès le littoral. Je m'arrête à Pignans boire un café. On se croirait à Espigoules, je me régale.
À Salernes, j'ai fait les 80 km prévus. J'envisage le camping parce qu'il est à côté d'un super coin de baignade. Mais il n'existe plus. Je continue, Aups, Moissac Bellevue. Les bivouacs sont faciles à trouver ici, et on y est bien caché. Une super nuit.





une vélo-route bien balisée, en France, si si !



Jour 44

Je suis en terrain connu. J'ai circulé sur toutes ces routes quand j'habitais les Alpes de Haute-Provence. Elles sont toujours aussi belles. Pour en profiter, je fais le détour par le col d'Espinouse. Les orages gâchent un peu le panorama. Nuit à Digne-les-Bains, chez les amis de toujours.




lac de Sainte-Croix

plateau de Valensole

vallée de l'Asse



Espinouse. Au loin, la montagne de Lure

Jour 45

Je ne pouvais pas partir de Digne sans traverser les clues de Barles. Jusqu'à Grenoble ce ne seront que des routes déjà parcourues. Ce n'est pas la partie la moins belle du voyage. Bivouac au-dessus de la Bâtie-Neuve. Je m'extasie de la facilité avec laquelle on peut trouver à camper dans la forêt par ici.


Digne-les-Bains, dalle aux Ammonites


clues de Barles

gorges de la Blanche

lac de Serre-Ponçon

Jour 46 (et dernier)

Dernier levé, dernier petit déjeuner dans l'herbe, dernier pliage de tente... Grosse étape et promesse d'un lit confortable à la fin. Les 30 derniers kilomètres seront plats ou en descente. Pas de tristesse, juste la satisfaction d'avoir mené une idée audacieuse jusqu'au bout, et le souvenir de toutes ces belles rencontres, ces visages tous souriants !



col de Manse




... et Grenoble !